Je ne sais pas comment écrire ce qui me vient, ce n’est pas travaillé, mûrement réfléchi, bien digéré ; c’est brut, pas lisse et ça me fait peur.
Si j’entends juste, Jésus nous renvoie (Son Église, Son corps) à Apocalypse 3:14-22, en combinaison avec la parabole des 10 jeunes filles de Matthieu 25.
Ce n’est pas une condamnation définitive, c’est un avertissement qu’il lance à l’ange de la communauté de Laodicée, et une invitation à la metanoia. « L’ange » n’a pas veillé? En tout cas, c’est un esprit de mort qui a une emprise sur cette communauté, qui en veut à la vraie Vie-en-Christ. Cette communauté qui ne se doute de rien, qui vit dans l’illusion que « tout va très bien, merci ! »
Qui méprend sa misère pour de la richesse, son état honteux d’auto-suffisance (toute-puissance?) pour sa gloire, et son aveuglement pour une perception juste de son identité.
J’ai l’impression que quelque chose s’approche de nous. Et est déjà là, mais encore caché. Quelque chose de sournois, qui fait croire et voir l’inverse de la réalité ; qui appelle les ténèbres lumière et la Lumière ténèbres.
Quelque chose qui (depuis de longues années déjà, Dieu me l’a donné de comprendre) s’appelle « illusion ».
C’est beaucoup plus, et beaucoup plus grave, qu’un concept, une chose. C’est une personnalité.
Un esprit? Je ne sais pas. Mais c’est là pour faire croire le contraire de ce qui est. C’EST illusion et ça MÈNE à l’illusion.
(Dans ma vision c’était un vieil homme qui nous avait embarqués dans son bateau et qui jouait avec nous. Mais on ne le savait pas, jusqu’au moment où Jésus me disait : « Demande-lui son nom ». Et, avant même que j’aie fini ma phrase, je lui disais : « Ton nom est illusion », et il pétait en mille morceaux)
Et aucune spiritualité, aucune croyance, aucune chose qui vient de l’humain ne pourra lui résister. Seulement Jésus, l’homme nouveau. Et l’humain en qui il vit.
Mais là où Jésus n’est pas (en train de devenir … car il doit grandir en nous!) TOUT, là où on prend un bout de lui mais pas toute sa réalité, là où il est une petite perle parmi d’autres, pour laquelle on ne va pas « vendre » tout le reste, là où sa réalité est soumise à ce que nous, on appelle « nos différentes couleurs », là où on se laisse chauffer un petit peu par l’Esprit Saint, à qui on refuse le droit d’aller jusqu’au bout avec nous — en d’autres mots, là où on est tièdes — on va être entraînés, « embarqués » dans cette illusion et perdre la Vérité que le Christ nous a confiée et qui nous rend libres.
Pas une « vérité » caricaturale, qu’on aurait dans notre poche!
Mais la Vérité de Dieu, qu’on est appelés à chercher de tout notre cœur, toute notre force et toute notre intelligence, parce que, si on ne la cherche pas, on ne peut pas aimer Dieu!
Je me demande si la fameuse huile dans les lampes ne signifie pas cette Réalité du Seigneur. Ou, plus dynamiquement dit : connaître cette Réalité. Le connaître, lui. Être préparés, prêts : c’est ça notre vocation – et c’est ça notre richesse.
Cette huile qu’on a peut-être laissé s’écouler? Par souci de ne pas exclure toute autre « réalité »/idée/ spiritualité?
Ça serait alors la raison pour laquelle l’Epoux dit, à la fin : « Je ne vous connais pas. » Parce que l’épouse n’a pas cherché à le connaître, de tout son coeur, lui, comme il est. Elle s’est peut-être préparée à sa venue … mais pas à Lui-même.
Étonnant, ce parallèle avec Matthieu 7, où Jésus balaye toutes les « perles », même celles de la prophétie, de la guérison et de la libération, en disant : « Je ne vous ai jamais connus ».
En Matthieu 25, la porte est fermée, c’est trop tard.
En Apocalypse 3, ce n’est pas trop tard. La metanoia, suivie par la Communion la plus parfaite, la plus cherchée, est possible – si la communauté ose voir la Réalité de Dieu, et alors sa propre réalité, en face. Si elle accepte de chercher et de trouver en Jésus TOUT ce qu’il lui faut. Non pas comme bonus. Mais comme seule Vie possible.
Je pense qu’on n’a pas assez remarqué que ce n’est pas la metanoia qui frappe à la porte, ni les promesses de ce qui va venir avec elle. Mais Jésus. C’est seulement de Lui, auprès de Lui (« par emou », verset 18), que la communauté peut « acheter » la vraie richesse (voir Esaïe 55 : gratuitement!), la vraie pureté ou sainteté et de la guérison des yeux.
Pour que ceux-ci voient juste, et, en voyant juste, libèrent l’Eglise et le monde, en démasquant l’illusion qui nous emprisonne.
Hetty Overeem