Pour finir encore quelques exemples concrets.
Ces derniers mois Dieu m’a parlé assez précisément. Oui, je pense que c’est Lui. Oui, je peux quand-même me tromper. Mais je ne crois pas, pas ici.
C’est assez personnel, mais je trouve que ça aide à préciser comment moi, j’apprends à écouter Dieu …
Une nuit, ce printemps, je me réveille en sursaut, je « sens des paroles sur mon coeur », je sais que c’est important. Je prends un stylo, à moitié endormie j’écris ce que je crois entendre, je me rendors.
Le matin, je retrouve mon gribouillis sur le papier.
« Tu vas faire de Lui une priorité. Mais de l’homme – pas ce qu’il va donner ou faire. »
Mmm?
C’est Dieu qui parle de Jésus, ça je sais.
Mais … l’homme ? Pourquoi l’homme ? Pourquoi pas « la personne » ? Ça aurait été mieux, non? En tout cas, si j’avais été Dieu, j’aurais choisi « la personne ». Tellement plus clair!
Puis, comment, l’homme ? L’humain? Le mari? Puis, c’est pour moi ou pour les autres ou pour l’Eglise? C’est qui le « tu »?!
Pas de réponse d’en haut. Alors je commence à faire ce que je fais toujours : je « remâche », je rumine. Je prie, je tourne les paroles dans tous les sens, je re-prie …
Je passe à autre chose, mais ça revient, ça revient : » Tu vas faire de Lui… »
Tiens, c’est drôle, je n’avais pas remarqué : ce n’est pas un commandement. C’est presque davantage un constat. « Tu vas… »
J’aime beaucoup ça. Comme si j’entrais dans une dynamique préparée, c’est très biblique, ça…( Ephésiens 2, 10)
Tu vas faire de Lui…
Bon, alors même si je ne vois pas très bien comment m’y prendre, j’y vais. Faut devenir concret, sinon je n’avance pas. Alors je fais de Lui une priorité, mais de l’homme (toujours pas compris), pas ce qu’il va donner ou faire. Ce qui veut dire que j’arrête de Lui demander de donner ou de faire quelque chose. Je « jeûne » de ces demandes…
Oui, mais je lui demande donc quoi ?!
La réponse est simple : rien.
Mais je fais quoi alors? Je ne peux quand-même pas rien faire?! En priant?
Un sourire semble descendre.
Ah oui Seigneur, je peux? C’est ça que tu veux? Montre-moi s’il te plaît… En attendant je reste juste silencieuse devant Toi, je Te fais juste de la place…
Quelques jours plus tard une réponse semble venir :
« Es-tu d’accord de mettre TOUT de côté, un moment, pour qui Je suis en réalité ? »
Ma réponse vient tout de suite : » Oui Seigneur! » Je ne comprends pas encore bien ce que je dois mettre de côté, mais je sens que c’est urgent.
Alors j’essaye. Le matin, au lieu de vivre mon moment de prière habituelle (la prière copte d' »Agbia », voir les textes proposés pour cette semaine de Jeûne et de Prière), je … m’arrête. Je fais de la place pour Jésus Christ, comme il est réellement.
Je suis un peu mal à l’aise, je me sens vide. Spiritualité à zéro. Sentiments zéro. Seigneur, qui es-tu réellement ? Dis-moi si … Ah non, je ne voulais rien demander… – Impasse.
Puis me vient l’idée de prendre des noms bibliques de Dieu. Ça j’aime bien, car ça L’honore. Moi je me sens honorée si je suis acceptée pour qui je suis réellement. Si on « m’appelle par mon nom » pour ainsi dire (Esaïe 43, 1). Dieu aussi! :
Toi, mon Berger (Psaume 23, Jean 10), Toi ma lumière et mon salut (Psaume 27)… Toi, mon roc, ma forteresse, Toi, mon Sauveur…
Il y a quelque chose de beau dans cette démarche-là : au fond, en disant à Dieu qui Il est, comment Il s’est fait connaître, on Lui rappelle en même temps Ses promesses. Autant de noms, autant de promesses ! Et aussi, de ma part, tant d’engagements : Toi, mon berger – sois mon Berger ! Toi Tu l’as promis, moi j’adhère !
Ce qui est beau aussi, c’est que je n’ai pas besoin de vérifier dans mon « état de spiritualité », dans mes sentiments, si c’est vrai ou pas. C’est vrai. Point barre ! Car il s’agit de Tes promesses justement. Et si mes pensées ou mes émotions contredisent, elles n’ont qu’à s’aligner … ce qu’elles font, après avoir boudé un peu, ayant trop l’habitude de régner en toute-puissance !
Toi ma Lumière, brille, Toi mon Roi, règne ! Sois qui Tu es, manifeste-toi dans Ta Réalité, que Tu nous as confiée par Tes noms. Sois … TOI !
Ca me rappelle tellement cette Grande Promesse, contenue dans Ton Nom peut-être le plus mystérieux : « Je SUIS qui Je SUIS » – ou « Je Me manifesterai, me révélerai comme je SUIS » (Exode 3, 14). Wow !
Je tombe sur le psaume 92, 16 : « Mon roc en qui il n’y a pas d’injustice. «
Ça aussi, ça me plaît. Car plus quelqu’un se fait réellement connaître et se révèle en profondeur, plus ça exclut le contraire. Plus ça exclut ce que d’autres pourraient dire sur lui/elle et ce qui serait, non pas complémentaire, mais opposé à ce que cette personne est (Voir sous « Ecouter Dieu (2/3) : L’exemple de Matthieu 4, Jésus qui refuse ce que son Père n’est pas, comment son Père ne parle pas !)
Alors je continue et j’invente, toujours dans le cadre de Sa révélation dans les textes bibliques : ma lumière en qui il n’y a pas de ténèbres (1 Jean 1, 15) … mon Sauveur en qui il n’y a pas d’indifférence… mon Libérateur en qui il n’y a pas d’enfermement … tiens, ça fait du bien de dire la Vérité sur Dieu, en résistant aux mensonges que satan a toujours semés et veut toujours semer ! C’est un peu comme si j’entraîne des muscles spirituels devenus un peu flasques …
Mon Dieu Saint en qui il n’y a pas de mal, mon Seigneur qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne n’ouvre (Apocalypse 3, 7, reprenant Esaïe 22, 22) Les possibilités sont infinies! … Mon Espérance en qui il n’y a pas de … pas de quoi? Pas de déception ? Si. J’étais déçue de Dieu, qui ne veut pas entrer dans mes critères. Mais … Il ne me trahit pas. Il est fiable. Il ne me laisse pas tomber.
Et ainsi de suite. Il y a beaucoup de noms qui décrivent Dieu. Il y a beaucoup de choses qu’Il n’est pas.
Je sens la joie monter en moi. Pourquoi? Je ne sais pas bien, mais je sens que je fais de la place pour Dieu, que je suis sortie de mes éternelles demandes … et donc aussi de mes éternelles questions pourquoi Il ne fait pas ce que je Lui demande : Je n’ai peut-être pas bien demandé? Ou peut-être avec trop peu de foi? Il y a quelque chose qui ne joue pas et que je dois d’abord régler ?
Le hic c’est que toutes ces questions me renvoient vers moi-même, me font regarder mon nombril. Dieu n’est plus au centre.
Mais maintenant Dieu et moi, on est en train de sortir des « il faut », de cette pression, Lui ne doit rien et moi je ne dois rien. Etonnant. Nouveau. Beau!
La suite vient, tout doucement :
« Elle est juste, ta démarche. Tu ne vas pas trouver la chose en elle-même. Seulement en cherchant autre « chose », en cherchant Jésus. En lui seulement cette chose, que tu cherches, viendra. »
Cela me rappelle beaucoup : « Mais cherchez d’abord Son Royaume et Sa justice, tout le reste vous sera donné en plus ! » (Matthieu 6, 33) Mais ici, les mots sont davantage « taillés sur ma personnalité ».
Question : C’est quoi cette « chose que je cherche » ?
Lentement naît la conviction : toute chose. Toute chose que je cherche en elle-même, pour elle-même … Dieu semble dire que je vais seulement la trouver par un « détour » qui s’appelle Jésus-Christ.
J’ai cherché beaucoup BEAUCOUP de choses dans ma vie. Je me demande si je n’ai pas pris Dieu un peu trop comme un dispensateur céleste de bonnes choses.
Pas seulement pour moi, pour les autres aussi, ce qui me faisait penser que c’était bon et juste : « Seigneur, donne, fais, Seigneur, change, interviens, montre, dis… »
Est-ce que Tu en as un peu assez, Seigneur, de mes belles choses? De nos belles choses, car je ne sais toujours pas qui est ce « tu ». J’ai commencé avec moi, mais, Seigneur, c’est valable aussi pour d’autres ?
Une réponse semble venir :
» C’est l’Epouse. »
L’Epouse ! Faut que je pioche un peu des textes. Concordance et tout ça.
L’Epouse qui descend du ciel, qui s’est faite belle. Qui s’est préparée pour l’Epoux, l’Agneau, Jésus-Christ. L’humain, l’humanité restaurée, renouvelée, qui s’est lavée dans le sang versé à la Croix (Apocalypse (21 et 22) .
L’humanité nouvelle vers laquelle toute la Création aspire, en soupirant tant que ce n’est pas encore accompli (Romains 8)
La nouvelle créature, création – en – Jésus-Christ ( 2 Corinthiens 5, 7) : ce qui est ancien a disparu !
La révélation donc, cette fois, de qui NOUS sommes : cette fois c’est de NOTRE identité que Dieu parle !
Pas surprenant : notre vie est cachée avec Christ en Dieu (Colossiens 3, 1-4)
Je rumine encore : Notre vrai nous vient en union avec notre Sauveur Jésus Christ – ou il ne vient pas.
Nous serons nouveaux, parce que Jésus est nouveau en nous – ou nous resterons des humains » vieux », dépassés, emprisonnés. Ou, pour le décrire avec une autre image de Jésus en Marc 2, 21 – 22 : « Personne ne coud un morceau de tissu neuf sur un vieux vêtement … personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres. Sinon le vin fait éclater les outres, et on perd à la fois le vin et les outres ! »
Ça c’est une parole dure. Comment je l’articule avec mon désir de n’exclure personne, d’accueillir tous ?
Mais c’est une parole biblique. Et Dieu me demande de n’exclure personne, mais d’exclure les mensonges auxquels cette personne ou moi, on croit. Il me demande d’accueillir tous, mais pas tout !
L’Epouse ne se vante pas de ses propres bonnes actions, mais elle s’est purifiée dans le sang du Christ.
Elle ne se fait pas elle-même, elle descend du ciel, c’est-à-dire, elle est l’oeuvre de Dieu, accomplie en son Fils.
L’Epouse s’est préparée, elle s’est faite belle. Pour son époux, pour Jésus.
Ah Seigneur mais c’est trop beau, alors Tu parles à ton Épouse et Tu lui dis comment elle peut se préparer pour son Epoux ? C’est ça ?
En faisant de lui une priorité, mais de l’homme, pas ce qu’il va donner ou faire? En mettant un moment tout de côté pour qui il est en réalité? En ne cherchant plus des choses, mais uniquement lui, en faisant confiance qu’en lui, tout le reste viendra en plus?
Pas de parole cette fois, mais comme une conviction qui se grave dans mon coeur, comme un graffiti du ciel. Oui, apparemment c’est ça.
Tout à coup je vois : D’où « l’homme » ! Tu vas faire de Lui une priorité, mais de l’homme… l’époux Jésus Christ.
Je comprends mieux aussi alors les paroles de 1 Timothée 2, 4 – 7, un texte qui m’a frappée de plein fouet lors de mes ruminements : » … Il y a un seul intermédiaire entre Dieu et les hommes : l’homme Jésus Christ, qui a donné sa vie pour libérer tous les humains. » Cet accent sur « l’homme » m’avait surprise. Mais si c’était un accent pour dire l’Homme, avec majuscule ? L’homme nouveau ? L’alpha et l’oméga de l’humanité, le vrai homme, le premier de êtres humains ressuscités, renouvelés, vivants pour toujours, en lui ?!(1 Corinthiens 15, 20 – 28)
Ah oui, Seigneur Jésus, viens! Toi, l’Homme vraiment nouveau, en qui il n’y a pas ce qui est vieux, usé, dépassé, sale, mauvais, destructeur, emprisonnant.
« Et l’Esprit et l’Epouse disent : « Viens! Et que celui, celle qui entende, dise : « Viens ! » Et que celui, celle qui a soif, vienne, et prenne gratuitement l’eau qui mène à la Vie ! »
Jésus dit : « Oui, je viens bientôt ! »
Maranatha, Amen, viens Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Fin du livre de l’Apocalypse, fin de toute la Bible)
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Comment savoir si dans tout ça il y a vraiment Dieu ?
Non pas 100 % bien sûr ! Il n’y a que Jésus qui entendait son Père « à 100 % »! Mais, disons, par bribes, comme des pièces d’un puzzle pas complet… Est-ce que j’ai entendu quelque chose, un petit bout, de la Réalité de Dieu, ou est-ce que j’ai fait un délire mystique?!
Et s’agit-il juste de ma « spiritualité » personnelle, qui ne veut rien dire pour quelqu’un d’autre? Est-ce juste « une interprétation », une manière de voir comme une autre? Ou est-ce une parole de Dieu pour … l’Epouse justement, pour toute l’Eglise et l’Israël de Dieu ?
Je suis assez convaincue que c’est cette dernière. Mais je ne peux pas le prouver, comme je ne peux pas prouver que ce que je crois avoir reçu vient vraiment de Dieu.
Je peux juste dire que c’est en accord avec ce qu’Il m’a déjà révélé sur Lui … que c’est biblique … que c’est nouveau, inhabituel, mais beau. Ça se confirme, ça se complète, ça devient plus clair. Les gens à qui j’en parle semblent dire qu’ils reconnaissent Dieu là-dedans.
Et quelque chose en moi change. Quelque chose que je ne peux même pas décrire, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
Si!
Je suis moins seule.
Je suis – un peu – plus libre.
Pourtant j’avais cherché la liberté intérieure, prié pour elle, d’autres avaient prié
aussi … Mais je l’avais un peu cherchée pour elle-même.
Maintenant elle vient, en hésitant, mais elle vient. Sans que je l’aie demandée.
Elle vient comme un fruit d’autre chose, la conséquence de chercher Quelqu’un. Pour Lui-même.
Elle vient, je crois, parce que Jésus, en moi, a un peu plus de place. Et lui, LUI est libre !
J’ai pu arrêter – un moment! – mon cirque personnel : « Est ce que je suis assez spirituelle? Est-ce que je fais les choses assez bien? »
Car, enfin, il n’est plus important si je fais quelque chose bien ou pas. Dieu ne me demande pas de la faire « bien », cette démarche. Il me demande juste de la faire. Ça suffit.
« Tu vas faire de Lui une priorité, mais de l’homme, pas ce qu’il va donner ou faire. »
Quel fardeau léger ! (Matthieu 11, 28)
« Es-tu d’accord de mettre TOUT de côté, un moment, pour qui Je suis en réalité ? »
Ouf! Oui! Enfin me désencombrer de tout ce qui veut occuper ma tête, mon coeur. Pas pour toujours! Dieu sait qu’il y a des choses à faire aussi. Mais un moment – pour qu’Il puisse s’y mêler et y donner une autre couleur, un autre goût, une autre « tonalité ».
Elle est juste, cette démarche. Je vais trouver ce que je cherche (le « reste ») seulement en cherchant Jésus et son Royaume.
C’est si SIMPLE. Pour moi, qui ai tendance à être si compliquée…
Merci Seigneur !